Conférence de Marguarida de Sacadura - Lévy au Centre Culturel Queuleu

Publié le par Claire (C.A.-L.)

Conférence de Marguarida de Sacadura - Lévy au Centre Culturel Queuleu

                                                   Vendredi 23 janvier

la causerie de Margarida de Sacadura-Lévy a attiré un public, nombreux, amateur d'art et de récits.

L'angle choisi par la conférencière  a  mis en scène les somptueuses figures féminines, que sont Judith, Suzanne,  de l'Ancien Testament,  Salomé et la Samaritaine,  du Nouveau Testament. 

Elles sont parfois reconnues comme des héroïnes de l’émancipation féminine,quand elles ont  - grâce aux artistes qui en ont fait le thème/motif de leurs oeuvres au cours des siècles - créé des images d'identification proposant une compréhension peu conventionnelle des "rôles féminins", tout en mettant l'accent sur l'immense capacité de séduction qu'elles représentent.  

                  Judith et l'incarnation de la vertu "virile" du courage, Judith est une jeune veuve vertueuse qui redonnera espoir à son peuple, s'étant ainsi "légitimement" hissée à  la place d'un chef d'armée courageux, elle prendra  le commandement de la ville. Elle symbolise aussi d'une manière plus psychologisante, la force de la femme à la beauté éblouissante capable de mener certains hommes à leur ruine, en usant de la ruse et de ses charmes. Un général en perd sa capacité de résistance et sa tête, à cause de l'état d'ébriété dans lequel elle l'a fait plonger !!!  

                     Suzanne, "la chaste Suzanne", figure érotique, Suzanne observée à son insu par deux vieillards (lubriques, forcément) alors qu'elle prend son bain...Subjugués ils veulent obtenir ses faveurs ...Elle refuse bien sûr...alors bassement ils vont vouloir se venger en l'accusant d'adultère ce qui aurait dû lui valoir la peine de mort. Heureusement son innocence sera prouvée et les vieillards démasqués. Grâce à l'habileté de  l'adolescent Daniel, qui refusera la condamnation sans appel de Suzanne,  et confrontera les témoignages des deux voyeurs...Et comme, hélas pour eux ! ils n'auront pas vu la même chose,  ils seront  justement condamnés. 

Le Marquis de Sade, lui-même !,  évoquera Suzanne : "Quel tableau, mon ami, que celui de la douce et vertueuse Aline,  entre les mains de ces deux débauchés ! j'ai cru voir Suzanne surprise au bain par les vieillards..."

 

Salomé, la princesse et ses voiles, comme autant de couches qu'elle enlève, au cours de la danse qu'elle exécute dvant un tenant du pouvoir, est, elle aussi, revêtue d'un fort pouvoir de dévoilement érotique. Poussée par sa mère Hérodiade, elle obtiendra que Jean le baptiste soit décapité.

Les femmes font décidément, dans la Bible, perdre la tête aux hommes...

Coupable, elle l'est,  par sa chorégraphie, digne d'une bacchanale, mais aussi parce que le prix de la séduction est un  homicide. Cf les quelques lignes écrites par saint Augustin...très ému ! : « Aussitôt elle se tord pour décrire des circuits insensés ; elle tourne avec la rapidité d’un tourbillon ; on la voit parfois se pencher d’un côté jusqu’à terre, et parfois renverser sa tête et se pencher en arrière, et, à l’aide de son léger vêtement, trahir ainsi ses formes voluptueuses. » et plus encore...« Sous sa tunique légère, la jeune fille apparaît dans une sorte de nudité : car pour exécuter sa danse, elle s’est inspirée d’une pensée diabolique : elle a voulu que la couleur de son vêtement simulât parfaitement la teinte de ses chairs. Tantôt elle se courbe de côté et présente son flanc aux yeux des spectateurs ; tantôt, en présence de ces hommes, elle fait parade de ses seins que l’étreinte des embrassements qu’elle a reçus a fortement déprimés. »

  pour finir par la Samaritaine, la femme aux cinq maris, personnage emblématique du Nouveau Testament (le terme "nouveau" n'ayant pas comme on le sait valeur chronologique). Elle offre à boire à un Jésus épuisé assis au bord d'un puits ...et son cœur est envahi par la présence d'une eau vive, au plus intime d'elle-même. Il est juif, elle, Samaritaine. Ils n'ont rien en commun. Mais chacun fera un pas vers l'autre. 

 

Toutes ces femmes représentent un même idéal de beauté et de cette féminité qui permet de faire bouger les lignes. 

 

                                                                                                                      Merci    !              

 

Publié dans Centre Culturel

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