20 Poème "Deuxième jour" (20)
DEUXIEME JOUR
Cri révolté pour ouvrir l'espace voluptueux et ambivalent de l'opacité
Aller aller vers soi descendre à l'intérieur de soi dans les superpositions repliées de secrètes strates. Suivre, avant tout, en traçant une ligne, un récit dont le processus mimétique renverserait le désespoir des sillons dans lesquels la charrue aurait permis la coupe, redonnant vie aux terreaux millénaires.
Interdépendance cyclique des mottes dispersées et qui doivent mais oui doivent s'encorder, intimement espacées.
Y penser : absolument s'abstenir de piétiner, de s'enfoncer, de saccager, d'énumérer, de ressasser, de reproduire, de revenir, de commencer à nouveau le même, le comme, le comme si, le comme avant, le comme toujours. Sous peine de mort.
Accepter le chaos. S'incliner.
"Seul reste le caractère inépuisable du murmure". Voilà André Breton en écho qui susurre.
Ruser. Difficilement ajuster les mots transparents et translucides, forcées par l'usage, pour résoudre les contradictions du désir dans le corps poétique.
Accepter l'ambiguïté. Délivrance.
Contre l'éblouissante illusion, trébucher dans les creux passionnels et les manques infinis.
Je dis "Je suis". Elan universel pour construction intime. J'erre dans ma faiblesse, me satisfaisant du manque.
Procession pour accès au monde de la forme qui saura dire.