A consulter http://www.oedipelesalon.com/invite/j_allouch_0210.html Serge Sabinus présente Jean Allouch pour son livre "L’amour, Lacan"
EXTRAITSJ'aime ce style !
"Les poètes, les philosophes et les psychanalystes à leurs basques n’ont de cesse de chercher à rendre compte de cet incroyable acte de Dieu : la division radicale des humains en deux parts presque égales, les hommes et les femmes. Et c’est l’amour qui chante leur écart comme leurs rêves de ré-union, leurs épousailles, leurs déchirements. Freud, en homme de science, a bien cherché à construire un lieu aseptisé des contingences tant réelles que divines – dans son antre « consultoire », comme l’appelle Jean ALLOUCH – pour que, par cette parole qu’ils ont en partage, hommes et femmes libèrent cetrop d’amour retenu – par excès ou par défaut – dans la douleur du symptôme. Il le savait FREUD, feignant la surprise : de parler à un autre, visant le bien du bien- être, un trublion toujours s’invite, têtu comme l’enfant qui réclame une douceur à des parents ailleurs occupés à refaire le monde, et c’est l’amour dans ses habits d’Arlequin, l’amour dans toutes ses formes. LACAN a inventé un mot – varité – pour dire ce chatoiement, « varité » pour variété, variabilité, vérité de l’amour. Jean ALLOUCH en a écrit un livre imposant, « in-terminable » (au sens propre de se maintenir dans une ouverture de questions), un monument de travail qui servira à coup sûr d’outil princeps pour chacun de nous, traquant séance après séance dans les séminaires de LACAN, sans renier ses propres étonnements, la « varité » des dits, contre-dits et dédits de J.LACAN. Dans ce chatoiement, ce kaléidoscope, un point fixe, un amer de l’amour en quelque sorte que FREUD nous a légué : L’amour de Transfert a toutes les qualités d’un amour réel, véritable. Oui, mais alors, quel amour ? Comment le penser quand on ne cesse d’y penser ? Il n’y a pas de théorie de l’amour, martèle J.ALLOUCH avec LACAN, on n’y entend que des discours brisés, tordus en formules frappantes toujours grosses de leur contraire, toujours en déséquilibre, comiques et trompeuses, mimant dans leurs parades, l’impossible mot de la fin. Comment en finir avec l’amour de transfert : que ou qui faut-il « liquider » ? Comment en finir avec l’amour, avec les mots d’amour, les lettres d’amour. S’il est bien ridicule de croire que baiser y mettrait avec son point d’honneur un point d’arrêt ( « s’il est vrai que l’on baise avec du signifiant, on aime avec des signes » écrit ALLOUCH, page 294), que penser de la posture mystique que LACAN adopte dans ses dernières années d’enseignement ? Le livre de Jean ALLOUCH, intitulé « L’AMOUR LACAN », nous initie à cette quête par LACAN d’un nouvel amour. Et c’est, à tout le moins, une longue lettre d’amour ! (ce qui, notons-le, évite à la forme