Progrès !!!! Le lent éveil des femmes à la loi du genre. Mais maintenant ça y est.
Regards rétrospectifs
Comme les femmes étaient aliénées en ces temps reculés ! On ne devrait même plus les lire ! ( antiphrase, ironique )
Dire que les femmes d'avant la prise de conscience d'une égalité hommes/femmes étaient des victimes, aveuglées, opprimées, aliénées par l'idéologie dominante, en particulier au moment des monarchies successives, c'est leur assigner a posteriori un rôle passif et mineur.
C'est leur dénier, au bout du compte, le droit d'avoir pensé, à elles, pauvres pauvres chéries, qui n'ont fait que croire penser. Car c'est bien quelque chose qu'elles ne pouvaient pas se permettre, privées de liberté qu'elles étaient.
C'est jeter le discrédit sur leurs écrits.
Donc de là à ne plus les lire, ne plus les autoriser, au motif qu' on perd son temps aujourd'hui à penser- car nous on pense - qu'elles pouvaient exprimer des choses intéressantes, puisqu'on vous dit qu'elles ne pensaient pas ou alors si peu et de travers ou à travers le filtre de la domination masculine.
J'ai une solution, puisque tout changement de société passe par l'école et son public captif. Il suffit d'en parler aux inspecteurs de l'éducation nationale et en moins de 10 ans, aucun instituteur, professeur de lettres ou de sciences humaines n'osera plus faire lire aucun de leurs écrits ni même évoquer leur nom et de plus, fera les gros gros yeux ou au choix prendra un air peiné/moqueur à l'encontre de l'individu qui s'aviserait de le faire. Et ça suffira, les enseignants sont très sensibles. Exit les soumises. A peine, et encore seulement pour une petite minorité, des sortes proto-féministes, dans les limbes.
Place aux dominantes dominatrices, à ces femmes du tout début du XXIe siècle, à celles qui représentent « le progrès », la force qui va, incontournable et tout, qui fustigent celles d'avant – les considérant au fond comme des enfants . Elles ne sont pas mieux disposées à leur égard que certains hommes de leur époque qui voulaient les cantonner au ménage à la cuisine et à la broderie ou à la poésie larmoyante et aux romans sentimentaux. Tel le caustique Charles Louandre, par exemple qui versait son venin méprisant sur les actions sociales, politiques et littéraires des je le cite « Filles d'Eve ».
Les femmes du gender, elles, dont les égéries sont à chercher en Amérique, endossent , dans leur critique rétrospective, affolée, invérifiable un « rôle » qu'elles "pensent" avoir volé - enfin - aux hommes dans une sorte d'action prométhéenne. Dans la « théorie » des genres, il n'existe plus de cette différence qui pourrait être considérée comme étant la marque de la nature : plus des deux sexes d' il n'y a pas encore si longtemps, mais des "rôles". « On ne naît pas femme, disait Beauvoir, on le devient », nos nouvelles maîtresses à penser à nous, - nous les femmes lambda de maintenant,- affirment que c'est plus que jamais vrai et que c'est pareil pour les hommes ( je veux dire qu'ils sont aussi sur la route de leur masculinité ). - c'est drôle comme elles ressemblent à ceux qui sous-estimaient nos formidables ancêtres, courageuses, intelligentes, débrouillardes, sachant utiliser leur esprit, leur raison, leur sensibilité, leur cœur et pour celles qui en étaient dotées, leur beauté. ( Mais, mais...peut-être ces hommes d'autrefois étaient-ils un peu femmes aussi, - en avance eux, pour le coup !!! et peut-être avaient-ils pressenti qu'elles étaient « immatures » et peu dignes d'appartenir au Panthéon des Lettres, des Arts et autres. ..). A s'y perdre, je vous jure ! Finalement, je trouve assez désolant que tout cela ressemble à une histoire de pouvoir et de domination qui titille indistinctement les deux genres et/ou sexes. Et le monde d'aujourd'hui n'est pas le moins coercitif.
Claire Antoine