Extraits de la Biographie d'Andrée Chédid (Le Caire, 20/03/1920 - Paris, 06/02/2011) et citations trouvées sur le site d'Andrée Chédid
(D'autres renseignements sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9e_Chedid)
Andrée Chédid a écrit in Visage Premier, "Terre et poésie" (1972) : * " Avancer, reprendre joie, défier l'obstacle, peut-être le vaincre, puis aller de nouveau: tels sont nos possibles ".
et dans Fraternité de la parole.( 1976) : que la parole du poète poursuit " jusqu'au tréfonds de la te rre et des hommes l'unité dérobée de leur nom ".
Extraits d'un texte de Renée Laurentine - http://ecrits-vains.com trouvés dans un article de Francine Bordeleau pour Nuit Blanche, un magazine littéraire québecois d'information sur des livres écrits ou traduits en français.
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L’œuvre d’Andrée Chedid : un ardent questionnement sur la condition humaine.
Mise en pension à l'âge de 10 ans, elle y apprend
l'anglais (langue dans laquelle elle rédigera son tout premier livre, le recueil poétique, On the Trails of my Fancy, en 1943) et le français (qui est sa langue maternelle et d'écriture).
A 14 ans Andrée Chédid part en Europe.
Elle revient ensuite au Caire pour aller dans une université américaine.
Son rêve était d'être danseuse mais elle se marie à 22 ans avec un médecin.dont elle aura 2 enfants : Michèle et Louis.
A partir de 1946, elle s'installe en France.
Son oeuvre qui porte les marques de son multiculturalisme est un questionnement ardent sur la condition humaine, sur les liens qui tissent l'individu au monde.
Souvent portée par une ferveur mystique, son écriture est d'une grande sensualité pour évoquer l'Orient et ses parfums mais se montre plus apre pour dénoncer la guerre civile qui déchire le Liban.
Romancière, nouvelliste, dramaturge et surtout poète
" Je reviens toujours à la poésie, comme si c'était une source essentielle "), ses nombreux ouvrages en prose ou en vers lui ont valu d'importants prix littéraires,
entre autres le Goncourt de la nouvelle, le Grand Prix de la Société des Gens de Lettres, le prix Louise Labé, le Prix Mallarmé…pour ne citer que ceux-ci.
Un récent article du Nouvel Observateur titre: " Les Chedid. Une famille en or ", évoque à la fois
le grand talent de l'écrivaine, celui de son fils Louis, auteur-compositeur-interprète de renom,
et celui de son petit-fils Matthieu, bien connu pour sa chanson " Je dis aime ".
Or, c'est Andrée Chedid elle-même qui a écrit les paroles de ce qui est plus qu'un " tube " à la mode, car il est porteur d'un message émouvant et fort nécessaire dans le monde où nous vivons. Le poème de la grand-mère mis en musique par le petit-fils, quel superbe exemple du " pont " que l'écrivaine s'est de tout temps attachée à établir entre les générations !
Andrée Chedid parle de son œuvre comme de l'éternelle quête d'une humanité.
En effet, elle poursuit une quête incessante,
et c'est dans le processus plutôt que dans l'aboutissement que s'accomplit et se renouvelle la fraternité. (1976, Fraternité de la parole).
Si ses personnages sont le plus souvent des femmes, l'auteure n'en est pas pour autant " féministe " dans le sens militant du terme, de même que son écriture ne peut être qualifiée de " féminine ",
terme trop souvent associé à une certaine mièvrerie de convention. Identités sexuelles et actantes sociales, les héroïnes chedidiennes s'inscrivent dans le mouvement solidaire du monde contemporain,
les personnages-femmes du Moyen Orient sont généralement celles qui savent faire " craquer la carapace " des injustices, comme le dit si bien la poète dans " La femme des longues patiences " ( Fraternité de la parole).
Dans le même ordre d'idées, Andrée Chedid ne croit pas qu'il existe une écriture spécifiquement féminine. " J'écris depuis longtemps et je ne pars pas de l'a priori que je suis une femme ", affirme-t-elle dans une interview de 1982.
La quête d'Andrée Chedid, à la fois chant poétique et assertion d'une identité, se manifeste dans certains grands courants thématiques qui traversent son œuvre globale, Vision cosmique, Libération, Energie vitale et Pouvoir de la Parole.
Venue très tôt à l’écriture, dès l’âge de 18 ans, Andrée Chedid publie donc ses tout premiers poèmes chez elle, en Égypte. À l’époque elle écrit en anglais, parce qu’elle aime beaucoup la poésie anglaise, et sous un pseudonyme, avec une seule initiale tenant lieu de prénom.Ce qui rappelle l'aventure des sœurs Brontë, même si Andrée Chedid a eu davantage le souci de demeurer anonyme plutôt que celui de masquer son sexe. Elle s’installe par la suite à Paris, « ville fascinante », et explore les autres genres littéraires. S’ébauche ainsi une œuvre patiente aux visages multiples : fastueuse et indéniablement sensuelle dans ses descriptions de l’Orient, voix intime qui aborde respectueusement les êtres, écriture déchirée et âpre qui se moule à la dureté de la guerre civile au Liban.
Une œuvre somme toute dépouillée, qui tend vers la simplicité et la nuance. En même temps j’oserai non pas comparer, mais rapprocher Andrée Chedid et Marguerite Yourcenar : deux écrivaines qui, malgré des problématiques et une reconnaissance différentes, ont une écriture marquée par un certain classicisme insensible aux modes. (...)
D'autres citations
*« C’est sans doute pourquoi j’ai toujours éprouvé ce besoin qu’une histoire ait un certain espace, presque comme un symbole, qu’elle soit toute simple, mais qu’elle contienne à l’intérieur quelque chose de tout un monde qui nous englobe un peu tous. » (...)
* « l’impression perpétuelle que ce qu’on porte en soi est plus grand, est plus exigeant, est plus assoiffé que ce que la vie peut vous donner ».
* « L’Art, c’est tout ce qui est en dehors de notre étroite peau. L’homme a toujours besoin d’échapper à son étroite peau. L’étroite peau, c’est l’autobiographie. Nous sommes plus que ça. »