Relais - Nouveauté : Le Poète Verlaine, peint avec un réalisme touchant sur un mur de la Nexirue, à Metz, par C215, pochoiriste de ''la scène street art'' mondiale. Etape 9 du parcours du festival ''Constellations 2025''. 4 liens : 1) tout-metz.com ; 2) louvre.fr; 3) c215.fr; 4) parisladouce.com

 L'art vit dans les rues, atelier sans toit, accessible à tous. Déconstruction du concept ''d'oeuvre d'art'' devenu contextuel, non-pérenne, volatile...

 Il s’agit d’esthétiser l’espace urbain, d'humaniser les villes, d'y réintroduire de l’émotion, de la poésie et selon un angle inattendu, de déjouer les évidences, d'apporter une autre lecture de la ville et d'apposer sur les murs une forme qui soit une expression de liberté. 

La 9 e édition du festival Constellations de Metz qui se déroulera du 19 juin au 30 août a le goût et la manière de ce Nouveau Monde-là. 

Si ''les métamorphoses artificielles'' sont au cœur du parcours nocturne invitant à une réflexion sur la manière dont la technologie transforme notre rapport au réel, 

l’art urbain sera, lui, à l’honneur en journée. 

11 créations inédites seront à retrouver autour du thème « trompe-l’esprit »1 dont le portrait de Paul Verlaine, (numéro 9) qui devenu fresque murale, grâce à l'artiste C215, sera à découvrir en Nexirue.      A priori, il me semble que la référence pourrait être René Magritte qui présente l'art comme ''un trompe-l’esprit'', plutôt qu'''un trompe-l'oeil'' : ''L’art de la peinture, écrit-il, est un art de la pensée, dont l’existence met en évidence l’importance des yeux du corps humain dans la vie. [...] Au premier coup d'oeil, quand on regarde un objet, tout est en ordre, mais au deuxième, la combinaison de choses dans un contexte inhabituel, avec des changements d’échelle à de nombreuses reprises, transforme l’univers qui devient désordonné, incompréhensible, en une sorte de souvenir d’un rêve, en des situations seulement possibles dans les rêves ou en une évidence qui n’apparaît clairement que dans les rêves.''

       « C'est​ avec joie que je peins le portrait de Verlaine dans les rues de Metz. », C215 

C215 est le pseudonyme de l'artiste urbain pochoiriste français, Christian Guémy. Pochoir à la main, depuis les années 2000, celui-ci dépose des portraits dans les rues de Londres, New York, Rome, Barcelone, Oslo, Varsovie, New Delhi, Moscou, Istanbul, Dakar, Sao Paulo, Toronto, Berlin..., et, depuis quelques jours, il s'est arrêté en Nexirue, à Metz. Ses sujets de prédilection sont l'enfance, les laissés-pour-compte, les anonymes, les amoureux, mais aussi les animaux (chiens, chats et oiseaux).  

                                        Connexion particulière...

Collectionneur d’autographes de poètes, C215 est aussi poète et c'est précisément sous le nom de C215 qu'il a commencé à publier ses propres poésies.

    Petit encart culture G. (bien secondée que je suis, entre autres, par ''Wikipedia''...😑)

- L'art urbain, ou street art^[], un art éphémère vu par un large public, est, à la fois, un mouvement et un mode d'expression artistique, qui s'affirme ou se revendique ainsi à partir de la fin du XX^e siècle : « Aux origines illégales, subversives et éphémères, il s’agit en général d’œuvres ou productions plastiques prenant en compte le contexte de création de manière à le questionner, l'explorer, le marquer, le dégrader, le détourner ou le sublimer. » 

- L'art urbain célèbre la ville moderne. Au-delà de l'esthétique, il vise une quête d'identité. Le public doit pouvoir se reconnaître dans l'intervention. La ville est là et le graffeur s'y ajoute par sa proposition. Il la complète. La technique est originellement furtive. Un petit pochoir peut prendre environ 40 minutes d'intervention. Pour Verlaine j'aimerais bien en connaître la durée exacte qui a peut-être été plus longue, avec en moins, la dimension de l'interdit puisque c'est une commande de la ville.  Ce que concède volontiers C215 :'' Les commandes publiques, explique-t-il, permettent d'accéder à une forme de reconnaissance et à vivre de son oeuvre.''. Ce qui n'enlève, évidemment, rien à la difficulté de l'exécution, poussée d'adrénaline (subversive, dont on sait qu'elle peut faire battre le cœur un peu plus vite...) en moins, et au fait que l'artiste s'expose lui-même, en plein jour, en plein travail, en confrontation directe et incertitude quant au résultat. (cf. la photo). 

 - le Street art bouscule les contextes spatiaux dans lesquels les œuvres sont produites, circulent et sont valorisées. Vivant au rythme de la ville, il disparaitra au gré des pulsions (atmosphériques en particulier) de la ville. 

- Il regroupe toutes les formes d'art réalisées dans l'espace public et englobe diverses techniques telles que le graffiti, la peinture murale, le trompe-l'oeil (genre pictural destiné à jouer sur la confusion de la perception du spectateur qui, sachant qu'il est devant un tableau, une surface plane peinte, ), le pochoir ( technique d'impression qui permet de reproduire plusieurs fois des motifs sur un support par un cache qui empêche la peinture ou l'encre d'atteindre le support, ou encore par un masque dont seules les découpes laissent passer le pigment) l'affichage, le collage ..., ainsi que certaines formes de performances. 

- La technique du ''pochoir'' traduit en anglais par ...''stencil'' (on parle aussi de ''stencil art'') et son sens diffère selon les artistes, les contextes et les époques. Pour les tatoueu·r·se·s c'est le gabarit imprimé à transférer et à tatouer, ensuite, sur la peau.    

      C215, diplômé en Histoire de l'art, joue avec les possibilités et les attentes de son médium.  

" L’intérêt d’un medium, dit-il, dans un entretien accordé à louvre.fr, c’est d’aller à rebours de ce qu’il permet ". Les avantages du '' stencil art'' sont la précision du trait, l’application sur tout support et la rapidité d’exécution. Le principe est celui de la répétition. Il permet ainsi de reproduire de nombreuses fois la même image.

C215, ''à rebours'' utilise cette technique pour offrir des portraits parfaitement uniques, en symbiose avec les lieux où ils apparaissent. Les passants font face aux visages qui peuplent le quartier. Dans la lignée des grands peintres d'époque révolues, C215 nimbe le portrait de Verlaine de la magnifique lumière qu'il admire dans les oeuvres du Caravage.