Du concept du ''care'' ( lien 1) à ceux de ''vulnérabilité'' et d'interdépendance. 2 prises de notes. La deuxième de mai 2025) à partir de l'introduction ( en lien 2) à des articles regroupés (par Sandra Laugier et Marie Gaille) sous le titre '' grammaires de la vulnérabilité''; et la première (de septembre 2015), à l'aide du lien 1) fr.wikipedia.org.; lien 2) raison-publique.fr
Éthique de la sollicitude - Wikipédia
L' éthique de la sollicitude, plus souvent appelée éthique du care (de l'anglais ethics of care ), est un courant de la philosophie morale contemporaine fondé par Carol Gilligan, qui se rattach...
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89thique_de_la_sollicitude
Grammaires de la vulnérabilité
La notion de vulnérabilité a acquis une certaine fortune ces dernières années dans le champ de la réflexion d'abord morale, puis politique, souvent en association avec d'autres notions comme c...
Sandra Laugier et Marie Gaille veulent rendre compte des possibilités/difficultés de l'usage et de l’extension du mot ''vulnérabilité''
Prise de notes, évidemment à modifier/corriger car je ne comprends pas toujours les enjeux socio-politiques de ce que je lis, un peu trop rapidement, surtout que ce n'est pas ma formation de base.
Aujourd'hui, le 26 mai 2025, où j'ai découvert le site raison-publique.fr
Je suis contente de pouvoir approfondir et étendre cette idée du care
à la notion de ''vulnérabilité'', champ de la réflexion d’abord morale, puis politique, comprise en association avec l'idée de dépendance, de faiblesse ou de fragilité, de blessure. Elle décrit et impose une catégorie de ''vulnérables'', ces êtres humains (faibles, à protéger) à qui nous devrions une attention spécifique et que nous négligeons habituellement (ceux qui justifieraient donc une domination).
On pourrait/devrait élargir la notion et ''reconnaître'' l’idée déjà d’une condition humaine où nous sommes tous vulnérables, mais aussi lui donner un sens nouveau et expérimental, qui serait étendu au non-humain à l'animal et à "la nature" (biodiversité, environnement), sans toutefois se laisser déterminer par l'arbitraire d'un désir/fantasme de protection.
Pour trouver un ''outil'' permettant d'éclairer le concept de vulnérabilité, (qui peut au premier abord apparaître comme blessant), il faut penser pluridisciplinarité (philosophie, droit, sociologie et psychologie sociale).
Pour les ''humains'', spécifiquement, la vulnérabilité pourrait-être ainsi ''un titre'' pour un ensemble de phénomènes relevant de la sensibilité au contexte et/ou aux usages.
Il existe une vulnérabilité ''morale'', ''du réel'' qui dépend de notre accord sur des perceptions/usages, souvent ébranlé dans les échanges, et une autre qui est la sensibilité à la parole de l’autre.
Qu'est-ce qui se modifie dans les relations (humain/humain, humain/animal, humain/nature, humain/monde) quand la ''vulnérabilité'' est prise en compte ?
Comment penser un concept de ''vulnérabilité'' plus large ?
Un concept défini à la fois pour l’humain, le non-humain et à l'environnement domaine où la source de la nuisance est, précisément, l’humain.
Comment procéder à une nouvelle définition de la vulnérabilité humaine à partir de celle du non-humain.
Alors que parler de ''nature à protéger'' revient à inscrire la nature entière sous le chef de la vulnérabilité et à faire de l’humain à la fois tantôt une occurrence, tantôt une cause, de cette vulnérabilité.
Le développement des éthiques du care, centrées sur la vulnérabilité de l’humain, semble avoir joué un rôle crucial dans la reconnaissance de la vulnérabilité et constitue un changement radical dans la perception et la valorisation des activités humaines.
Les éthiques du care - qui ne se résument pas à une bienveillance/sollicitude/soin acti·f·ve pour les proches - développées d’abord aux États-Unis, n’ont pas découvert la vulnérabilité ou la fragilité, thèmes déjà développés chez Arendt et Cavell, mais elles ont voulu mettre la vulnérabilité à la place des valeurs d'autonomie, d'impartialité, d'équité, au cœur de la morale.
La place centrale accordée à la vulnérabilité de toutes les personnes,
La perspective du care enracinée dans la relation vivante à autrui, situe les sources de l’éthique dans l’ordinaire des vies, dans le lien et l’interdépendance d’êtres humains vulnérables et ce contre le modèle dominant la philosophie politique et morale contemporaine.
Elle s’inscrit à contre-courant d’éthiques abstraites et rationnelles (obligation/calculs ''impartiaux'' concernant les conséquences des actions concrètes entreprises) qui mettent hors ''la morale'' l’ensemble des relations de proximité où la vulnérabilité ordinaire est quotidiennement prise en charge (spontanées, non quantifiées/calculées).
De plus, le caractère restreint des conceptions libérales abstraites de la vie sociale qui pense les êtres humains comme isolés, indépendants et dont la confrontation raisonnée (de Hobbes à Rawls) serait à l’origine du lien social.
Les éthiques du care, par leur origine dans les réflexions féministes, se sont révélées plus largement un projet de société, visant à mettre la réflexion sur les vulnérabilités et les liens sociaux au centre d’un travail sur la définition des limites du politique. Elles ébranlent l’abstraction éthico-politique de l’individu indépendant et autonome, qui n’aurait besoin de care (ne serait vulnérable) qu’au grand âge et dans la petite enfance – sauf accident de parcours ou maladie (d’où la commodité de l’identification faite parfois entre care et soin).
Le déni de la masse de travail mobilisée pour garantir l’indépendance de certains est bien le déni des activités de care, mais aussi de la vulnérabilité des dominants. Ce qui est le point politique (masqué) des éthiques du care.
Les éthiques du care ont ainsi permis le déplacement de la vulnérabilité et le dépassement de la notion de soin, à laquelle on réduit le care.
Parler de populations vulnérables dénie notre propre vulnérabilité et nos dépendances par rapport à notre environnement, mais oublie le statut des professions et activités liées à ces catégories celles de « servitude ».
La notion de care permet d’articuler ces questions, mais aussi, de poser la question de la domination, pour ne pas substituer une analyse de type moral/ontologique, à une analyse politique en termes de différences et de rapports de domination.
Le mépris pour le care ( cf. Annette Baier) conduit à une incomplétude de la conception libérale de la morale et de la justice, qui est alors condamnée à poser une hétérogénéité problématique entre la société, dans sa dimension morale et ce qui la perpétue : le soin quotidien et invisible.
L’oubli de la dimension éthique du care condamne une société à ne pas prendre en compte la source de sa propre perpétuation comme société morale. Une éthique, une morale de l'environnement est nécessaire au développement même d’une éthique de l’être humain (absolument dépendant de son environnement).
Il faut introduire le care dans l’éthique environnementale,
reconnaître l' éthique du care pour une meilleure prise en compte, une conscience redoublée de la vulnérabilité humaine et non pas une inquiétude quant à une terre ou une nature vue comme méritant notre protection.
Associée à une vision plus complète et réaliste de l’être humain vulnérable/ dépendant, une éthique environnementale, pourrait se réorienter vers les activités et pratiques écologiques ordinaires, privées et publiques, et vers la question de l’interdépendance, point de départ historique de ses réflexions.
Mais attention, toutefois, à ne pas, par un recours trop théorique et général -qui ferait de la vulnérabilité une potentialité abstraite, définie par nos subjectivités, et non comme réalité - occulter la situation actuelle et réelle de blessure, de misère dela grande majorité des humains.
Reconnaître la vulnérabilité de chacun (pour l’éthique du care) visait à nous faire prêter une attention plus grande aux autres, à leur souffrance effective à l’inégalité qui est sous nos yeux.
Il faut avant tout ne pas négliger la réalité de la vulnérabilité, à savoir la blessure et l’injustice déjà présentes et pas simplement possibles.