Le matin du porc-épic
Le matin du porc-épic
Sur une aire de stationnement, rongée par le soupçon, devant la sortie matériaux d'un magasin de bricolage, à la périphérie d'une grande ville moyenne, à la place du mort d'un véhicule de location, Marinette, en ce vendredi matin exhibe un regard rendu flou, sous le poids de ses paupières. "J'en ai pour cinq minutes", lui dit son compagnon avant de s'éclipser.
Des chariots, des camionnettes s'arrêtent. Les chauffeurs en descendent, laissent leurs phares allumés et se dirigent vers l'entrée indiquée en rouge, entre deux rangées de pompes à essence.
Soudain, arrive en courant, tout au bout du côté nord du parking, à cet endroit-là désert, une silhouette jeune, rapide, svelte qui se tourne vers l'un des véhicules stationnés et le vise semble-t-il, peut-on vraiment savoir, de loin, avec un revolver.
Elle la regarde faire, les yeux grands ouverts...
Et bizarrement, la silhouette renonce à utiliser son arme - peut-être factice - car en France, le port d'armes on le sait tous est prohibé. Et puis, était-ce une arme ? Elle repart. Qu'est-elle venue faire ?
Et les pics bruns acier du porc-épic s'éloignent.
03/12/2016, 07:26