Après la guerre "mondiale"de 1914, avec le devin Tirésias de "LaTerre vaine", de T.S. Eliot, une épopée, écrite en 1922.
Je suis très heureuse d'avoir découvert cet auteur que je ne connaissais que de nom et j'ai puisé l'essentiel de mes propos dans l' article de Marc POREE in Encyclopedia Universalis qui se trouve en lien, ci-dessus, tout en suivant mon idée à moi, qui est celle d'une réécriture,d'un texte que j'ai commis il y a deux ans et qui consiste en un monologue de Pénélope. Celle-ci à la fin de sa vie s'adresse à un Ulysse muet qui a perdu la mémoire, au retour de sa dernière équipée hors d'Itaque. Ce qui veut dire que je ne cherche pas à rendre compte de l'ensemble de l'article et qu'il est donc préférable de s'y reporter.
Je m'attarde depuis quelques jours aussi sur le personnage du devin Tiresias ( celui qu'Ulysse va rencontrer aux Enfers et qui lui racontera son après retour à Itaque) qui, comme le dit Marc Porée, est "la figure centrale du poème. (...) En lui s'unissent genre masculin et féminin, voyance et voyeurisme, détachement et compassion, vision et cécité, passé et présent, morts et vivants. Sa conscience inclusive... fédère également les polarités du poème : le printemps et l'hiver, l'amour en déshérence et la sexualité qui dégoûte, la rocaille et la pluie, la jeunesse et la vieillesse, l'eau féminine et le feu masculin."
Parallèlement je cherche aussi quelques idées pour dynamiser et donner un sens un peu intéressant au travail du début de saison 2014/2015 à l'atelier Poésie de Queuleu qui participe à l'exposition du WE du 11 novembre sur l'année 1914.
"De fil en aiguille"...j'en suis arrivée à La Terre vaine qui relie les deux aspects
Parallèlement au retour des Argonautes et d'Ulysse
Revenir chargé de secrets "indicibles" et commencer à les dire
D' Homère, par James Joyce à Thomas Stearns Eliot*
Lien avec un article de Marc POREE in Encyclopedia Universalis sur
La Terre vaine
est une épopée de 433 vers, une réflexion poétique sur la mort et la quête d'une rédemption à coups de télescopages d'images d'inquiétude empruntées à la littérature de la légende d'Arthur, de la Bible, de Dante, Shakespeare, Baudelaire etc.
Ecrite au lendemain de la guerre de 14-18, par Thomas Stearns Eliot (1888-1965), le texte suit l'Ulysse de James Joyce, dont il avait lu des extraits. Sans utiliser, pour sa part, une méthode "mythique" il voit dans le parallèle que Joyce créait avec l'œuvre d'Homère le moyen de « donner une forme et un sens à l'immense panorama de la futilité et de l'anarchie qu'est l'histoire contemporaine ».
"Faire de La Terre vaine une œuvre seulement mimétique, reflet d'un monde en lambeaux, serait réduire l'ambition artistique de T.S. Eliot, pour qui le poète, au risque assumé de l'obscurité, « doit devenir de plus en plus complexe, plus allusif, plus indirect, afin de forcer et au besoin de disloquer le langage pour lui donner le sens qui lui convient. »"
*T.S. ELIOT est né à Saint-Louis, Missouri, en 1888. Il fait des études de Lettres et de Philosophie à Harvard et à la Sorbonne, où il suit les cours de Bertrand Russell et de Bergson. En poésie il s'intéresse à Jules Laforgue, notamment.
"Au lendemain de la Grande Guerre,
la civilisation disloquée porte le deuil de ses valeurs,
à l'image des ces tours « abolies » qui peuplent le poème.
le poème (... ) un collage de citations, cubiste et polyglotte, évoquant la confusion d'une Babel cosmopolite, où l'on ne peut « rien/Relier à rien ».(...) un parcours chaotique dont l'espoir semble banni (...)
Il fonde la poésie sur ce qui la récuse, ... l'« amas d'images brisées », les « puits taris », les « citernes vides », et redonne droit de cité au lyrisme, fût-il travesti ou parodique. « De ces fragments », il étaye ses « ruines », aussi ... et organise en un maillage serré d'allusions littéraires, d'échos et de parallèles, le cauchemar de l'histoire contemporaine : « Cité fantôme/ Sous le fauve brouillard d'une aurore hivernale :/ La foule s'écoulait sur le pont de Londres : tant de gens.../ Qui eût dit que la mort eût défait tant de gens ? »
Par le truchement du devin Tirésias, figure centrale du poème, triomphe le principe du « corrélat objectif ».