Centre Culturel de Queuleu. À propos de l'exposition de Marie-Josée Karbovnik , " Le monde de Marie-Jo"

Publié le par Claire (C.A.-L.)

 

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                                    "Le monde de Marie Jo" vu par Claire Antoine

 

Dimanche matin dès l'ouverture, je suis au Centre Culturel, à Queuleu, pour visiter la dernière exposition de Marie- Josée Karbovnik,  intitulée « Le monde de Marie Jo ».

C'est  la troisième fois que l'artiste expose dans cette salle, toujours à la demande de son ami et "mentor" Roger Terré. Sa première exposition «  Rythmes et lumières »  était déjà pleine de couleurs et de gaieté.

Impossible de se tromper quand on découvre la cinquantaine d'oeuvres qu'elle présente : c'est du Karbovnik ! Authentique et magnifique.

Autour de quoi l'unité de cette exposition s'est-elle faite ? 

Autour des arts dits "premiers". Mon  Musée de prédilection est le Quai Branly et surtout, j'ai passé onze ans de ma vie  en Océanie, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Nouvelles-Hébrides ... 

Sur les pas de Gauguin et d'Emil Nolde ou même de Picasso...

Il fallait que je mette tout ça, ces émotions, cette beauté, cette vision du monde sur la toile, que je la refaçonne à ma façon.

Peut-on parler de peinture ? Non, non. Regardez de plus près...J'utilise des matériaux de récupération que je trouve moi-même ou que des amis m'apportent.

Je revendique un côté "artisan", même si ma production n'est pas fonctionnelle au premier degré. Je dégage des formes de matières fournies directement par la nature, des pommes, des branches, des feuilles ou par les retombées, les rebuts, les déchets de notre société post industrielle, du papier, du carton, des alvéoles, du ciment...que j'écrase avec mes pieds, pour faire des plis, que j'aplatis à la main, que je mélange,  et malaxe, sur lequel je laisse des empreintes  d'objets patinés à la cire colorée. Je meule, imprime, retire. Je joue avec la matière. Des branches aplaties deviennent des arbres.

Et ces matières-là ? ... Ce tissé, comment l'obtenez-vous ? Ce sont des tapas, à la Polynésienne. Les écorces d'arbres assouplies et grattées, tapées qui deviennent tissus, pliées, pour avoir de l'épaisseur... Vous voyez ces reliefs ?

On peut parfois penser aussi à la technique du graveur ? Oui aussi. Et je fais des séries.

Vous mettez combien d'heures pour terminer un tableau ? En gros une trentaine.

Et là ce sont des sculptures ? Oui, des familles de personnages. Je sculpte les ceps de vigne, de racines de chène, d'olivier, la terre, le béton cellulaire et les fourchettes dont les dents recourbées deviennent chevelure...

Un lien, un passage temporel et géographique ! L'utile au service du beau ! L'objet utilitaire, dans le rituel des repas, dans certaines civilisations, dissocié de son emploi. Signifiant et signifié détachés et devenus autonomes sont réemployés chacun de leur côté, servant d'autres fins, comme nous ont appris à le faire les surréalistes. 

Marie Josée Karbovnik, crée un monde plus beau, en se décentrant, en brouillant les usages d'origine des objets grâce à des opérations, des manipulations quelque peu "magiques" qui les transforment, leur donnant une nouvelle vie, irradiante, renforce le lien entre le lointain et le proche, le visible et l'invisible.

Une exposition comme celle-là inonde le spectateur d'optimisme.

Un nouveau monde est à créer, aujourd'hui, dans la solidarité de la beauté et de la culture partagée par tous. 

Merci Marie-Jo !

L'artiste sera au marché de Noël à Montigny

                                                       Claire Antoine pour le Centre Culturel

 

                       

 

 

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