La Diane d'Ephèse de Danièle Vogler ''

Publié le par Claire Antoine

La Diane d'Ephèse de Danièle Vogler ''

            Merci à Danièle

                     Pour sa Diane d'Éphèse en bois, plâtre, textile, verre et poudre d'or

Diane, déesse multimammia, réapparue à Metz, visible par tous, pour seulement quelques jours, et c'est fini, à l'église saint Maximin.  

Audacieuse, Danièle Vogler fait entrer la Diane d’Éphèse dans son grand cycle des Femmes. Elle s’approprie une divinité composite, un archétype légendaire, mythologique et religieux. 

Une Diane inattendue, loin de l'image de la jeune chasseresse, aux lignes épurées, prête à sortir une flèche de son carquois, intrépide protectrice des bois sauvages, cruelle, légère et libre.

Il s'agit ici de la Diane dite d’Éphèse, l'une des plus anciennes et plus importantes cités grecques d'Asie Mineure* 

La sculptrice messine nous la montre hiératique, couronnée d’une sorte de tour. Sa tête s'appuie comme un bas-relief contre une orbe chatoyante, soleil sombre ou lune pleine, au paysage mouvementé ; ses mains  se croisent sous son ventre. 

Sur l'ensemble de la statue sont disséminés, jusqu’au bout de ses doigts, des seins de toutes tailles. A ces excroissances, répondent des évidements qui de formes irrégulières au centre de la statue, deviennent, quand le regard descend, rectangulaires et leurs bords semblent dessiner une échelle qui occupe toute la place des membres inférieurs fusionnés en une sorte de fourreau qui s'amenuise et immobilise la déesse, debout, lui donnant la fragilité d'une puissance menacée.

Alors le regard remonte les barreaux de l'échelle, pour remarquer sous le ventre, dans des alvéoles, abrité, mais à découvert, dans le creux des bras de Diane, un fœtus.  

Merveilleuse et miroitante statue qui s'inscrit dans une démarche d'ensemble de l'artiste. Danièle Vogler offre à notre réflexion d'aujourd'hui, depuis deux décennies, des figures, des modèles de femmes fortes et gracieuses à la fois, venues parfois du fond des âges. 

                                                                                               Claire 

Cette déesse concentre sur elle les attributs de nombreuses divinités primitives qu'elle a remplacées au fur et à mesure des âges et des lieux où elle a été vénérée. Elle est saturée de symboles accumulés et paradoxaux, elle est par exemple la déesse vierge et accoucheuse, exigeant la chasteté de ceux qui la servent tout en étant la protectrice des femmes enceintes et en couches... En elle se syncrétisent également Cybèle, Hécate, Junon... Mais elle n'est pas que gréco-latine. Son culte est l’un des plus importants de l’histoire antique, jusqu’au christianisme. On peut lui reconnaître aussi des attributs des Amazones, de nombreuses déesses asiatiques et de figures émanant des grands textes fondateurs, de Lilith à la Vierge Marie. 

         

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article